Pendant son semestre d’échange à Paris, Sabrina Schärli, a pu non seulement améliorer son français mais aussi faire partie d’un groupe de Brass Band. Voici son témoignage :
Ce lundi matin, je suis dans le métro. Il n’y a pas beaucoup de monde : C’est encore trop tôt – un peu avant huit heures. Ce jour-là, je ne vais pas à l’université, mais je me rends dans une banlieue parisienne : à Créteil plus précisément, où répète le Paris Brass Band. Cela fait tout juste une semaine que je suis à Paris, une semaine de folie avec toutes les émotions inimaginables : une joie débordante d’être en France, la peur d’échouer, l’excitation d’avoir enfin réussi l’inscription, la déception que finalement, il n’en soit pas ainsi, l’incertitude d’avoir fait le bon choix au niveau des cours, l’agacement face aux horaires d’ouverture des bureaux.
À tout ce grand huit de sentiments s’ajoute aujourd’hui un nouveau coup de nervosité : la première répétition du Paris Brass Band. Je suis très excitée et curieuse de découvrir ce qui m’attend mais en même temps, j’ai un désir ardent et complètement insensé que le trajet en métro ne se termine jamais. J’ai tout bonnement peur, car les Brass Bands dans lesquels je joue d’habitude sont d’un niveau inférieur à celui de Paris. De plus, les Brass Bands d’excellence en Suisse (donc les équivalents du Paris Brass Band) ont la réputation d’être très exigeants et de faire régner une ambiance plutôt dure pendant les répétitions. Mais n’en ayant pas trouvé d’autres, j’ai pris mon courage à deux mains et je les ai contactés. Et je ne pars pas à la répétition de n’importe quel Brass Band, c’est celle de l’actuel Champion de France, invaincu depuis cinq années consécutives, le représentant de la France lors des Championnats d’Europe !
Évidemment, l’arrivée à Créteil est inévitable, je n’ai donc plus d’autre choix que d’y aller. Je trouve facilement le bâtiment où la répétition a lieu. J’aperçois un groupe de musiciens, sans doute des membres du Brass Band, à voir leurs instruments. Je m’approche timidement. « Bonjour, je m’appelle Sabrina », leur dis-je d’une voix à peine audible. « Ah, salut Sabrina, enchantés de te rencontrer ! Cela nous a fait tellement plaisir que tu nous aies contactés ! », me répond un chœur de voix. Mon appréhension s’envole après cet accueil très chaleureux. Le président me montre ma place, me donne les sourdines et les partitions ainsi que le T-Shirt pour les prestations.
On commence à travailler le premier morceau. Je ne sais pas expliquer ce que je ressens à ce moment-là. Après des jours de fortes émotions, de nervosité, c’est la thalasso pour l’âme, une véritable détente car peu importe où je suis, quand je peux faire de la musique, c’est chez moi.
La répétition est plus décontractée que ce à quoi je suis habituée. Pendant que le chef fait travailler d’autres pupitres, on m’explique un peu le fonctionnement du Brass. Apparemment, ce sont tous des musiciens professionnels ou des étudiants au conservatoire supérieur de musique. Beaucoup d’entre eux jouent dans des orchestres professionnels comme à l’armée de l’air, à la garde républicaine, à l’armée de terre et j’en passe. Le cornet principal est également le cornet solo à l’Opéra de Paris, l’euphonium solo est artiste Besson. Dans les semaines suivantes, on donnera beaucoup de concerts au nord et à l’ouest de la France, on aura un grand projet à Radio France et on enregistrera un disque. Incroyable !
Au final, j’ai fait de super rencontres dans le Brass, j’ai découvert ma prédilection pour la bière belge et j’ai défendu les romands et l’accent suisse. Que je suis contente de m’être lancée dans cette aventure ! Voilà qui concilie parfaitement mes amours musicaux, culturels et linguistiques.
Le post de Sabrina Schärli compte parmi les quatre textes d’étudiants sur leur semestre à l’étranger primés lors de la journée internationale du Département de linguistique appliquée. Sabrina a obtenu son diplôme de Bachelor en Langues appliquées en été 2017. Découvrez ici de plus amples informations sur le semestre à l’étranger.